Tartuffe fait Ramadan

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Léger, léger. On lui reprochera d'être léger. Jack-Alain Léger s'en moque. "Léger, je suis ? Soit. Désireux d'introduire un peu de jeu dans le débat de société. Du jeu aux deux sens du mot : activité ludique et espace ménager pour le mouvement aisé d'une mécanique." Dans Tartuffe fait ramadan, Jack-Alain Léger signe une charge virulente contre ce qu'il nomme un "fascisme vert s'il faut donner un nom à la peste dont nous n'avons pas fini de souffrir". Dénonçant nommément le discours de Fouad Aloaui et de Tariq Ramadan, Jack-Alain Léger ne croit pas du tout en l'idée d'un islam laïque en France. Tout au contraire, il craint que ne s'instaure à terme en France la charia pour la communauté musulmane. Derrière le port du voile, Léger ne voit pas un acte consenti, le fruit d'un libre-arbitre qui s'exprime, mais bel et bien une nouvelle forme d'esclavagisme qui assoit petit à petit un pouvoir dictatorial sur les esprits. "C'est là le programme pervers, sadique de tous les totalitarismes religieux ou politiques", clame-t-il. Philosophant à coup de marteau – pour réveiller les consciences ! – Jack-Alain Léger s'en prend au ministère Sarkozy qui joue avec le feu en ouvrant la porte à l'UOIF (Union des organisations islamiques en France). Ne sont pas épargnés non plus les "collabos-bobos" qui, dans leur naïf fantasme européen, pensent pouvoir faire coïncider l'esprit des Lumières et la religion. Et Jack-Alain Léger d'enfoncer le clou : "La religion, la culture islamiques ont été instrumentalisées à cette seule fin : le pouvoir sur les masses." Délirant ? Paranoïaque ? Réactionnaire ? Léger ? Réactif plutôt et emporté par les mots. Son invective suinte plus d'amour que de haine. Porte-parole de ses jeunes amis arabes, Jack-Alain Léger qui a écrit sous le nom de Paul Smail Ali le magnifique et Vivre me tue, semant au passage une belle pagaille dans le monde littéraire, veut provoquer un sursaut salvateur. Il soutient à visage découvert le "seul espoir : la lutte héroïque des femmes en faveur de ces droits qui font si cruellement défaut à l'islam". --Denis Gombert