The figure of the shaman has always been a prominent motif within the Islamic world, particularly in relation to the mystical domain of Sufism. Here, Thierry Zarcone and Angela Hobart offer a vigorous and authoritative exploration of the link between Islam and shamanism in contemporary Muslim culture, examining how the old practice of shamanism was combined with elements of Sufism in order to adapt to wider Islamic society. Shamanism and Islam thus surveys shamanic practices in Central Asia, the Middle East, North Africa and the Balkans, to show how the Muslim shaman, like his Siberian counterpart, cultivated personal relations with spirits to help individuals through healing and divination. It explores the complexities and variety of rituals, involving music, dance and, in some regions, epic and bardic poetry, demonstrating the close links between shamanism and the various arts of the Islamic world. This is the first in-depth exploration of 'Islamized shamanism', and is a valuable contribution to the field of Islamic Studies, Religion, Anthropology, and an understanding of the Middle East more widely.
Thierry Zarcone Boeken
Thierry Zarcone is een Franse historicus wiens werk zich verdiept in de geschiedenis van het soefisme en sjamanisme binnen het Ottomaanse Rijk, Turkije en Centraal-Azië. Zijn onderzoek belicht de diepgaande spirituele en culturele stromingen die deze regio's hebben gevormd. Zarcone onderzoekt de ingewikkelde verbanden tussen religieuze praktijken en maatschappelijke structuren, en biedt nieuwe perspectieven op de historische ontwikkeling. Zijn inzichten in het soefisme en sjamanisme dragen bij aan ons begrip van de wereldwijde spirituele geschiedenis.


Le chamanisme de Sibérie et d'Asie centrale
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Les peuples d'Asie septentrionale reconnaissent parmi eux des individus doués de qualités hors du commun à qui ils confient la gestion des relations avec le monde invisible. Le terme utilisé en Occident pour les désigner, "chamane", appartient aux langues toungouses de Sibérie. Au cours de rituels destinés à une communauté, une famille ou un individu, les chamanes font surgir dans leurs chants des esprits anthropomorphes et zoomorphes et miment les dialogues, négociations et combats qu'ils mènent avec eux. Par la force ou l'habileté, le chamane obtient ainsi pour ceux qui le consultent la guérison, la fécondité, le succès à la chasse ou le croît du bétail. Les traditions chamaniques d'Asie centrale et septentrionale présentent une forte unité, notamment en raison de la continuité du fond culturel turco-mongol qui, au fil des migrations, s'est étendu jusqu'à l'Arctique et à la Méditerranée. Comme la plupart des positions sociales dans le monde turco-mongol, la fonction de chamane est fortement héréditaire. Dans les pratiques mêmes des chamanes, de nombreux thèmes directement issus de la civilisation nomade des steppes occupent une place centrale. Souvent assimilé à un guerrier ou un cavalier, le chamane d'Asie se distingue du chamane amérindien par l'attirail d'objets chamarrés dont il s'entoure : tambour, "armes", "cuirasse", "monture", cravache... La diffusion de l'islam en Asie centrale, à partir du VIIIe siècle, ne signe pas la fin du chamanisme, car celui-ci est recomposé avec cette nouvelle religion et, en particulier, avec sa forme mystique, le soufisme. Un phénomène semblable se produit dans les régions où le bouddhisme est introduit à partir du VIIe siècle (Tibet, Mongolie). Dans la nouvelle société musulmane, le chaman remplit généralement une fonction de thérapeute, parfois en association avec l'art du barde. Le XXe siècle a réuni dans un destin commun les chamanes d'Asie centrale et septentrionale, soumis aux persécutions des régimes communistes en URSS et en Chine. Vus comme des alliés de la classe dominante, de nombreux chamanes furent exilés et exécutés. Lorsque les pratiques chamaniques réapparurent au grand jour au début des années 1990, ce fut dans un monde nouveau. Si certains chamanes ont tenu à rester fidèles aux traditions perpétuées dans le secret pendant la période soviétique, d'autres ont choisi de s'adapter au monde urbanisé moderne en vendant leurs services dans le cadre d'associations. Dans les sociétés occidentales, les tenants du New Age prônent un "néochamanisme", dans lequel les rituels de guérison peuvent désormais s'enseigner, se transmettre, voire faire l'objet d'un commerce lucratif.