L' utopie des crèches françaises au XIXe siècle: un pari sur l'enfant pauvre

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Crèches, haltes-garderies, multi-accueil… Ces lieux d’accueil de la petite enfance ont des origines fascinantes. Au XIXe siècle, la nécessité de tels établissements émerge pour répondre aux enjeux sociaux liés à l'éducation des jeunes enfants issus des classes défavorisées. La première crèche, fondée le 14 novembre 1844 à Paris par Firmin Marbeau, marque le début de cette évolution. Le terme "crèche" évoque la crèche de Bethléem, suggérant des valeurs éducatives profondes dès le départ. L'ouvrage retrace l'histoire des crèches de 1844 à 1870, une période d'institutionnalisation qui révèle un projet philanthropique et d'éducation populaire. Ce projet, à la fois normatif et audacieux, façonne une vision de l’enfant et redéfinit les relations avec les parents, tout en suscitant des débats passionnés. Il s'agit d'une utopie qui vise à réformer les comportements parentaux et à renouveler le pacte social dans un contexte tumultueux. La tension fondamentale des crèches réside dans la promotion du travail des femmes tout en valorisant l'idéal de la mère éducatrice à domicile. Cet héritage continue d'influencer les institutions et les politiques actuelles. Comprendre cette histoire pourrait ouvrir de nouvelles perspectives.